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Procope2009
15 décembre 2016

Juste avant Noël!

 

Ce mercredi 14 décembre, l'ambiance était festive au Café Beaubourg, décoré du grand sapin de Noël. L'homme au catogan manifestait une présence discrète dans des lointains bien tranquilles sans doute; le chat nous a rendu une visite rapide, faisant le compte des habitués de l'étage, et le garçon, venu plusieurs fois nous voir, gardait la même amabilité que précédemment. Pas de stress, donc.

Nous sommes venues avec nos livres.
- les polars grecs écrits par Petros Markaris, qui nous ont enchantées, Daisy et moi par leur humour et le cliché fidèle qu'ils renvoient de la société grecque contemporaine.
- Laetitia de Jablonka, qui nous  a fait réfléchir sur la notion de vérité, à la lumière de la conférence que Marie avait écoutée aux Bernardins.
La vérité est multiple, selon la facette par laquelle on l'aborde : le judiciaire, l'investigation policière, le sociétal et l'analyse psychologique des assistantes sociales, le travail noble du journaliste (qui n'est pas un paparazzi). En multipliant les angles d'approche et en faisant état de la progression de l'enquête avec parfois ses temps d'enlisement, ou son exploitation politico-médiatique, Jablonka manifeste, parallèlement à sa grande empathie pour Laetitia (qu'il veut ramener à la vie, sortir de l'oubli), la grande honnêteté intellectuelle de l'historien, à laquelle a été sensible Nathalie qui l'a écouté récemment présenter son livre à la maison de la Poésie.
- Cees Nooteboom, écrivain contemporain néerlandais, était également convoqué ce 14 décembre, avec ce titre mystérieux, La nuit sortent les renards, recueil de nouvelles, écrit et publié en 2011. Double publication avec un autre livre, Tumbas, qui fait état de voyages sur les tombes d'écrivains et de poètes dont il médite les épitaphes, parfois étranges, comme celle de Claudel ("ici reposent les restes et la semence de Paul Claudel"! ).
Ce livre est illustré de photos prises par sa femme, photographe professionnelle.
Les nouvelles du recueil parlent aussi de voyages et de disparus 
Des histoires courtes et ciselées qui, sous le signe des absents et des ombres, s'inscrivent parfaitement dans le sillage de Tumbas. "C'est de la présence des morts en nous et de notre survie dans la pensée des morts que nous parlent ces étranges récits ", prévient la quatrième de couverture.
Rien de grandiloquent, pourtant. L'île (Hydra, la Sardaigne, Minorque...), le jardin, les arbres tant aimés, une tortue, la musique de Kurtag : c'est l'univers familier de Nooteboom, qui vit entre Amsterdam et Ibiza. Souvent, c'est une photo jaunie qui fournit le point de départ de l'histoire, ce qui fait songer à W.G. Sebald. Mais ce n'est pas le seul point d'accroche. Il y a aussi cette femme seule à Ibiza, qui porte les pulls over de la femme décédée de l'amiral, qu'elle a remplacée au lit, le soir même de l'enterrement. C'était sa meilleure amie. Et cette relation d'amitié se poursuit, l'une habitant l'autre.
"Comme le dit Nooteboom lui-même, on frôle toujours le stéréotype lorsqu'on s'approche de ces thèmes éculés. N'empêche. Le mystère reste entier. Comme si l'histoire de l'humanité n'était qu'un empilement de clichés déposés les uns sur les autres, un visage recouvrant un visage plus ancien, lequel ne disparaît jamais complètement, comme sur un gigantesque palimpseste.. "
Je cite là un article du Monde des Livres de 2011, pour vous faire part du charme, de l'envoûtement que produit cette lecture de Nooteboom au regard pourtant si désenchanté et cruel.
Nous avons délaissé les livres posés sur la table, y compris, La Montagne magique de Thomas Mann à qui France Culture consacre des conférences dont nous avons le lien par le mail de Daisy. C'est un livre merveilleux où l'on plonge avec ravissement, avec l'envie de ne plus en sortir à l'instar du Héros qui ne veut plus(ne peut plus) repartir, une fois qu'il a goûté à ce monde d'en haut. et nous avons échngé sur beaucoup de sujets.
Je vous propose donc pour la fois prochaine, de reconduire Nooteboom, Markaris (peu importe le titre choisi, Daisy et moi avons lu deux livres différents, Epilogue Meurtrier et Liquidations à la grecque) et Thomas Mann pour celles qui l'auront fini.
J'ai proposé exceptionnellement pour notre réunion de janvier, le mardi 17, en espérant qu'il n'y aura pas d'impossibilité.
D'ici là, portez-vous bien, rétablissez-vous , et profitez des bons moments de ces fêtes traditionnelles. 
Hélène 

 

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