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Procope2009
4 octobre 2015

Rentrėe littéraire 2015 revue et corrigée

 

 

 

Autour de la table ronde du premier étage, avec la présence complice de l’homme au catogan, nous avons parlé du livre d’Isaac Babel, auteur russophone de la première moitié du XXème siècle, La Cavalerie Rouge, suivi du Journal de 1920.

 

Vous étiez toutes enthousiastes par cette découverte de lecture, due à Annick, je crois.  - Vous avez aimé cette écriture à la fois réaliste, précise, et fulgurante par ses métaphores, son rythme rapide. Le lecteur est rapidement dans l’action ou dans la situation décrite par le choix d’une observation, y compris la plus sordide. 

Par son métier de journaliste, Babel sait voir l’essentiel, ce qui est vraiment significatif pour comprendre un comportement, ou un caractère, d’où son talent de portraitiste. 

Ainsi dans La Cavalerie Rouge, celui de ce jeune homme, fils du rabbi (p.63) : “front majestueux de Spinoza et visage chétif d’une bonne soeur…il fumait et sursautait comme un fuyard ramené en prison après une cavale”.

 

Ce livre réunit de courts récits (35) sur les combats de l’armée rouge, notamment la cavalerie de Boudionny, contre les Polonais (guerre sovieto-polonaise de 1920) et contre les Blancs (contexte de la Révolution d’octobre). 

 

Le narrateur, déclaré dans trois récits, se nomme Lioutov, pseudonyme de BABEL lorsqu’il collabora en 1920 au journal Krasnyj Kavalerist (Le Cavalier rouge). Il se présente comme un Juif cultivé, fasciné par la brutalité du monde des cosaques.

 

Le sujet traité dans ces deux textes réunis, est la sauvagerie de la guerre, qui s’exerce contre les faibles, très souvent les Juifs, dont l’auteur se sent parfois solidaire. Mais parfois il marque une grande distance face aux violences qu’ils subissent. Le lecteur prend la mesure de cet antisémitisme régnant en Europe centrale et en Russie, menant souvent à des pogroms -  à l’âge de 10 ans, notre auteur échappa à l’un d’eux en 1904- . 

Nous avons fait le parallèle avec un autre chroniqueur des horreurs de la guerre, Vassili Grossman dans Vie et Destin, quelques vingt années plus tard au siège de Stalingrad.

 

Vous avez dit tout cela, ainsi que l’humour et parfois la dérision qui caractérise ce regard sur la condition humaine et qui m’a fait penser au regard de Max Jacob (étudié il y a fort longtemps) marqué lui aussi par cet humour typiquement juif pratiquant l’autodérision. Mais on pourrait le dire de d’autres écrivains juifs, Kafka également…

 

Vous avez dit aussi la difficulté à lire d’affilée ces courts récits tant ils sont terribles, sans lien chronologique, unis seulement par l’interpénétration des thèmes.  En contrepoint aux atrocités des hommes, la nature offre sa beauté aux mille couleurs, et son silence…

Les Contes d’OdessaLe Pigeonnier…Voilà d’autres titres de cet auteur au destin cruel, puisqu’il mourut fusillé en 40, après avoir été torturé par la police politique.

 

Dès sa parution le livre connut un grand succès et fut réédité huit fois entre 1926 et 1933. 

 

Le Christ s’est arrêté à Eboli de Carlo Levi était aussi au programme de notre rencontre. Il décrit le séjour de l’écrivain, anti-fasciste, assigné à résidence à Gabliano, petit village de Lucanie, où les gens se sentent loin de tout, abandonnés. L’auteur nous décrit, avec une grande humanité, la vie dans cette région de forte immigration, réglée par les notables locaux. Certaines d’entre nous avaient vu le film, dont Daisy qui admire la réussite de l’adaptation au cinéma, due au talent du réalisateur F. Rossi et de l’interprète Gian Maria Volonte, à la grande intériorité. 

Ces deux livres, excellents, invitent à une deuxième lecture, selon Marie et Danièle.

 

Chacune a parlé de ses lectures de vacances :

-       Pour Daisy, Babbitt de Sinclair Lewis. Très intéressant par l’originalité du point de vue, bien écrit, ce qui en fait un recueil d’anthologie dans les écoles, universités américaines.

-       Pour Christiane, Toute la lumière que nous ne pouvons voird’Anthony Doerr, prix Pullitzer. Livre et écrivain intéressants.

-       Pour Marie, outre les deux livres présentés, Les Nuits blanches de Dostoïevski.

-       Pour Simone, Au revoir là-haut De Pierre Lemaitre

-       Pour Annick,  l'Epaisseur des Âmes, Le Testament de Marie de Colm TóibínLa Promenade de Robert Walser…

-       Pour Danièle qui se proposait de nous présente Karpathia de Menegoz …entre autres lectures, ce n’est que partie remise !

-       Pour moi, Le héros Discret de Vargas LLosa

 

Il se peut qu’il y ait des erreurs dans les lectures attribuées aux unes et aux autres. Comme je ne viens pas avec un dictaphone, et comme le silence autour de nous n’est pas toujours acquis…

 

 

Nous avons décidé de nous revoir le mercredi 14 octobre, peut-être avec Nathalie (L) de retour du Burkina ?

C’est le Testament de Marie, de Tóibín dont nous parlerons, après la présentation de Karpathia par Danièle

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